Afin de refléter une approche repensée de l’accompagnement des personnes en souffrance suicidaire, la formation «Faire face au risque suicidaire» devient «Prévention du suicide: rencontrer et accompagner», dès 2025. Une évolution qui met résolument l’accent sur l’importance de la rencontre dans une approche préventive.
Le Groupe Romand Prévention Suicide (GRPS), comité scientifique de la formation, nous en dit plus à ce sujet:
« Nous proposons depuis plusieurs années la formation “Faire face au risque suicidaire”, destinée à l’ensemble des professionnel·le·s des domaines de la santé, du socio-éducatif, de l’enseignement et de la sécurité, répondant ainsi à l’une des mesures éprouvées de prévention du suicide, soutenue par les recommandations internationales et nationales.
Depuis sa mise en place en 2005, plusieurs ajustements ont été faits, notamment s’agissant de l’outil enseigné. Celui-ci était essentiellement centré sur la quantification du RUD (Risque, Urgence, Danger) en “faible, moyen, élevé” et l’importance accordée aux facteurs épidémiologiques. En 2017, le GRPS a opéré un premier tournant en transformant le RUD en UDR², privilégiant une approche qualitative centrée sur l’exploration du processus suicidaire. Cependant, l’UDR² comme le RUD étaient porteurs d’une volonté d’identifier les personnes à risque et donc de “prédire” le suicide, et présentaient le processus suicidaire comme une sorte de mécanique reproductible, dans laquelle il suffirait d’identifier les différents éléments (par exemple, les facteurs précipitants et les signaux d’alerte) pour déterminer qui est à risque, voire stopper le processus. Cet implicite avait des effets non négligeables sur les professionnels·le·s, en venant renforcer leur idée qu’une bonne prévention passerait par l’identification correcte des individus “à risque”, et donc leur culpabilité en cas de passage à l’acte.
Ces constats nous ont amenés à repenser la formation dans sa forme et son contenu. Afin d’être en cohérence avec son évolution, notre formation de base de deux jours change de nom dès 2025: “Prévention du suicide: rencontrer et accompagner“.
Cette nouvelle approche met l’accent sur la rencontre de la personne en souffrance suicidaire. La formation et le modèle enseigné (la RENCONTRE) doivent permettre aux professionnel·le·s d’intégrer qu’il est impossible de prédire un passage à l’acte au niveau individuel. Ils favorisent une rencontre humaine centrée sur le partenariat, qui prend en compte les enjeux autour de la posture de l’intervenant·e, à l’intersection de plusieurs systèmes (le sien, celui de la personne, l’institution, la société, etc.) et où les dimensions de la prédiction et de la sécurité sont fortement présentes. Ce changement de paradigme se veut une ouverture vers une prévention du suicide proche de la personne et de ses besoins singuliers. »